Un poeme de mon grand pere Jean Houssin, qui doit dater d'octobre 1985. -- mon grand garcon s'apprete Il se hisse au soleil. Il veut vivre. Ma grande fille est inquiete. tout autant que sereine. Son ventre s'epanouit d'une promesse de vie. Les nuages sont bas. Carabosses au pouvoir nous veulent un avenir noir Mais vivre c'est lutter. Mon petit fils est gai Il est plus blond que les bles. Mon vieux pere boitille milles aiguilles de feu attisent les douleurs d'un siecle Mais vivre c'est lutter Dehors il pleut a verse du chomage et des reves qui frappent aux lucarnes super isolantes de nos huttes modernes. Les gouttes du mal a vivre se font moins bien entendre d'une fenetre a l'autre. Les ruisseaux sont remplis d'amertumes et de manques chiches retenues frustrations inutiles cris un peu etouffes. L'egout de sa bouche lipue aspire le tout sans gene mais sans trop d'appetit parce qu'il le faut bien et qu'il est la pour ca. Et puis quoi, c'est octobre le mois du debarras j'ai jete mes vacances et le long des trottoirs dans les caniveaux de granit gris devalent en gloussant les pluies d'espoirs decus les yeux des enfants punis les quittances non payees les fins de mois sans suite les sommations d'huissiers les suppressions d'emplois les usines occupees les promesses non tenues et quelques traitres non pendus. mais vivre c'est lutter